Démarche innovante pour valoriser l’énergie des rails

Sur la ligne du Mont-Blanc Express, une sous-station électrique de dernière génération vient d’être inaugurée. Elle est capable de récupérer l’énergie de freinage des trains, de la stocker et de la redistribuer de manière efficiente. Ce projet unique en Suisse, porté par les Transports de Martigny et Régions (TMR) et la société Genedis, permet de valoriser 46'000 kilowattheures par mois en misant sur une technologie d’avenir.
16.05.2024

Il s'agit d'un communiqué de presse de Genedis, qui ne reflète pas forcément l'opinion de l'AES.

 

Entre les gares de Vernayaz et de Salvan, la ligne du Mont-Blanc Express est équipée d’un système à crémaillère pour surmonter 480 m de dénivelé sur une distance de 3,5 km. Doté d’une voie unique, le concept d’exploitation ferroviaire actuel ne permet pas de valoriser l’énergie électrique générée par les trains qui descendent. Jusqu’ici, cette énergie de freinage (estimée à 80 kWh lors de la descente d’un train entre Salvan et Vernayaz) était donc perdue. Comment la récupérer et la valoriser ? Dans le cadre du renouvellement de la sous-station électrique de Vernayaz qui alimente le réseau ferroviaire, les TMR ont sollicité les compétences de Genedis pour imaginer une solution durable. Non seulement le nouvel équipement permettra de récupérer l’énergie de freinage, mais il sera également capable de la stocker sur batteries avant de la redistribuer en temps voulu. 

Un modèle inspirant pour d’autres trains à crémaillère

 La plus grande partie de l’énergie stockée sera utilisée pour faire remonter les trains depuis Vernayaz. Le reste sera réinjecté dans le réseau de Genedis. Les modalités de cette redistribution (l’équivalent de la consommation de 200 ménages par année) pourront être adaptées en fonction des conditions du marché de l’électricité. « L’avantage avec ce projet, c’est que la consommation et la production d’énergie peuvent être anticipées et maîtrisées, puisqu’elles dépendent des horaires des trains et non de conditions climatiques », relève Loïc Perrier, responsable innovation réseau chez Genedis. Il existe d’autres modèles de sous-stations dites « réversibles » 1 en Suisse, qui réinjectent directement le courant dans le réseau. « Mais aucune ne dispose d’une solution de stockage appliquée au chemin de fer. Ce modèle innovant pourrait inspirer d’autres sociétés exploitantes de chemins de fer de montagne. »

Un partenariat technique et financier « win-win » 

À travers ce projet, les TMR gagnent en autonomie tout en allégeant leur facture d’électricité. Ils font également un pas supplémentaire en direction de l’objectif climatique fixé par la Confédération, qui demande aux transports publics d’améliorer leur efficience énergétique d’ici 2050. Sur le tronçon Vernayaz-Salvan, 85% d’énergie sera économisé et valorisé. « Sans l’expertise de Genedis, ce projet de valorisation et de stockage d’énergie n’aurait jamais vu le jour. Nous partageons également les risques au niveau financier. L’avenir nous dira si le projet est viable économiquement », note Thomas Meier. Le 70% du financement de la sous-station (coût total de 5,6 millions de francs) est assuré par le fonds fédéral FAIF (Financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire). Le solde provient de fonds privés, équitablement partagés entre les TMR et Genedis. De son côté, Genedis franchit une nouvelle étape dans la gestion des énergies renouvelables. « C’est la première fois que nous exploitons un dispositif de stockage aussi puissant sur notre réseau. L’opportunité est très intéressante à l’heure où nous prévoyons de développer cette technologie pour intégrer des productions d’énergies renouvelables et la future électrification de la mobilité », souligne Loïc Perrier. (genedis)